DON BOSCO ET LA BIBLE #20

DON BOSCO ET LA BIBLE #20

VERS LA SOURCE DU CHARISME DE DON BOSCO

Sacro Cuore : fête du Sacré-Cœur de Jésus

Dans les Évangiles, vous ne trouvez pas souvent des passages où Jésus parle de lui-même. Il fait cela tout de même dans Mt 11,28-30 où Il dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » Le mot « cœur » n'est évidemment pas signifié littéralement ici. Depuis les temps anciens, le cœur a toujours été un symbole de la vie intérieure d'une personne. Dans l'Ancien Testament (1 Samuel 16,7), nous lisons : « Dieu ne voit pas comme l'homme voit ; l’homme voit ce qui saute aux yeux, mais le Seigneur voit le cœur. » Chez Matthieu, le « cœur » se réfère à l'abondance d'amour, de douceur et d'humilité avec laquelle Dieu - à travers Jésus - donne la « force de vie » pour que nous puissions porter le fardeau de la vie. Ainsi, le cœur de Jésus est devenu le symbole de l'amour de Dieu pour l'homme.

Le culte du Sacré-Cœur de Jésus avait déjà une tradition séculaire, mais dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il fut accéléré par Sœur Margaretha-Maria Alacoque du Monastère des Visitandines (cet ordre fut fondé par François de Sales) à Paray-le-Monial en France. En 1856 (du vivant de Don Bosco), la fête fut officiellement reconnue par le pape Pie IX et inscrite au calendrier le troisième vendredi après la Pentecôte. Jusqu'au début du XXe siècle, le culte du Sacré-Cœur occupait une place importante dans l'expérience de foi de beaucoup. Les lecteurs plus âgés se souviendront probablement des Confédérations du Sacré-Cœur.

Dans son livret Il cattolico provveduto, Don Bosco dénommait les paroles de Jésus (Je suis doux et humble de cœur) comme la source la plus authentique du culte du Sacré-Cœur de Jésus. Ce culte, selon Don Bosco, était aussi vieux que l'Église que Jésus lui-même invitait à imiter Sa douceur et Son humilité. Cette Église, ainsi poursuivait Don Bosco, a éprouvé une profonde révérence pour « le cœur le plus aimable de son divin Rédempteur, un cœur si brûlant d'amour pour le peuple qu'il a pu endurer même la mort la plus terrible pour faire accéder les êtres humains au Paradis. »

Don Bosco devait encore traiter le culte du Sacré-Cœur d'une autre manière. Le pape Pie IX avait conçu le plan pour répondre à la forte dévotion au Sacré-Cœur de l'époque en construisant une majestueuse « église Sacro Cuore » à Rome, près de la gare centrale "Termini". Cependant, pour toutes sortes de raisons, y compris financières, il n'a pas été possible de réaliser cet énorme projet. Le Pape mourut et son successeur, Léon XIII, chargea Don Bosco en 1880 de construire cette église « avec ses propres ressources ». Don Bosco accepta, mais cela lui coûterait beaucoup d'énergie et d'argent dans sa vieillesse. Beaucoup de ses derniers voyages ont été consacrés à cette église : à Rome pour suivre les travaux et à de nombreuses autres destinations pour collecter des fonds. Enfin, le sanctuaire pouvait être consacré en 1887. Toute personne visitant Rome et arrivant à la gare "Termini" devrait absolument passer par cette belle église !

• Wilfried Wambeke