Fioretti de saint Jean Bosco - 20

Henri, le fils du chef de gare

Fioretti de saint Jean Bosco - 20

Fioretti de saint Jean Bosco

  1. Henri, le fils du chef de gare

C’était pendant les vacances de l’année 1878. Le chef de gare de Turin arrive chez Don Bosco, Il est accompagné de son fils, un grand garçon de 16 ans, apprenti mécanicien.

— Don Bosco, demande le chef de gare en entrant au Valdocco, puis-je visiter votre grande maison ?

— Mais évidemment, mon cher monsieur, répond le saint. Je vais moi-même vous conduire si vous le permettez.

Et on se met à visiter l’Oratoire avec ses classes et surtout ses ateliers.

Au moment du départ Don Bosco met la main sur l’épaule du garçon et lui dit :

— Quant à toi, mon cher Henri, j’ai quelque chose à te dire. Viens avec moi !

Le garçon, tout ému, emboîte le pas du saint en murmurant : « Henri ! Henri ! Comment sait-il que je m’appelle comme ça ? »

Et l’on arrive dans la chambre du saint.

Henri, mets-toi à genoux. Tu vas te confesser, – Me confesser ? Mais je ne l’ai pas fait depuis plusieurs années !

— Je le sais. C’est justement pour cela que je te demande de le faire aujourd’hui…

— Mais il faut que je me prépare !

- Ce n’est pas nécessaire. Je vais dire pour toi tes péchés.

Alors Don Bosco commença… et continua… devant le pauvre Henri qui croyait rêver.

Eh bien ! est-ce exact ? dit-il en terminant.

- Mais oui… oui… balbutiait Henri.

- Maintenant repens-toi sincèrement. Je vais te donner l’absolution.

Alors les larmes montèrent aux yeux d’Henri et bientôt il éclata en sanglots. Comme il se levait après avoir reçu l’absolution, le saint ajouta : « Henri, j’ai encore quelque chose à te dire. La Sainte Vierge te veut ici à l’Oratoire du Valdocco. Tu reviendras donc et tu resteras avec Don Bosco. Il te donnera la soutane puis t’enverra en mission ! »

- Ah, Don Bosco, s’écria Henri, ça c’est un peu trop fort. Je veux me faire mécanicien !

- Mais si, mais si, tu verras, dit le saint en souriant.

Et Henri partit, ruminant au fond de lui-même : « Curé, moi ! Missionnaire, moi ! Ah non, par exemple. Je suis apprenti mécanicien. »

Et puis l’idée fit son chemin… En octobre Henri entra bel et bien à l’Oratoire et y commença ses études de latin. Deux ans après il prenait la soutane. Et en 1882 il partait comme missionnaire au Brésil, heureux comme un roi.

« L’homme propose et Dieu dispose », dit un vieux proverbe.

Le brave Henri venait d’en faire l’expérience… mais pour son bonheur !