Fioretti de saint Jean Bosco # 14

Une averse providentielle

Fioretti de saint Jean Bosco # 14

Fioretti de saint Jean Bosco

  1. Une averse providentielle

En 1864 Don Bosco avait été invité à prêcher un triduum dans un village du Piémont appelé Montemagno. Il s’agissait de préparer les fidèles à célébrer la grande fête du 15 août, dédiée comme on sait, à honorer l’Assomption de la Sainte Vierge au ciel.

Or, depuis des mois il y avait une sécheresse terrible dans tout le pays. « Si ça continue », disaient les braves paysans de Montemagno, « adieu nos récoltes ! » Don Bosco, mis au courant, n’hésita pas, dès son premier sermon, à promettre la pluie si les paroissiens venaient fidèlement aux exercices du triduum. « Confessez-vous bien », leur dit-il, « préparez-vous de votre mieux à une fervente communion ; je vous promets qu’avant la fin de la fête la Sainte Vierge vous aura envoyé la pluie que vous attendez. »

Evidemment il ne s’agissait pas d’une sorte de marché : « Sainte Vierge, voici nos confessions et nos communions. Donnez-nous en retour une bonne pluie ! » On n’achète pas le Bon Dieu, ni la Sainte Vierge, surtout pas avec des choses saintes comme celles-là. Don Bosco voulait simplement dire : « bien célébrer l’Assomption de la Vierge c’est se remettre en amitié avec le Seigneur par la confession et la communion. Et Marie sera si contente de vous qu’Elle voudra sûrement vous faire ce cadeau tant désiré par tous : une bonne pluie pour les champs. »

On vit donc les gens assister en foule aux sermons chaque jour, écouter avec attention le prédicateur puis se confesser aux trois missionnaires venus de Turin pour aider Don Bosco. Au matin de la fête il y eut des rangées de communions à réjouir tous les anges du Paradis.

Quant à la pluie… pas la moindre goutte !

Avant l’heure des vêpres, tandis qu’il préparait dans sa chambre son dernier sermon, Don Bosco jette de temps à autre un regard par la fenêtre. Le ciel est limpide comme un miroir.

Au moment de monter en chaire, à la fin du chant des vêpres, notre pauvre saint lance à la Vierge cette curieuse invocation : « Ma bonne Mère, ce n’est pas mon honneur qui est en jeu ; c’est le vôtre. Que vont penser tous ces braves gens qui ont si bien fait leur triduum si vous ne les exaucez pas comme je l’ai promis ? » Puis Don Bosco commence son sermon. Soudain l’église se fait plus sombre… On dirait que le ciel se charge de nuages. De fait un violent coup de tonnerre couvre peu après la voix du prédicateur tandis que de grosses gouttes de pluie se mettent à marteler la toiture. On imagine la joie de ces bons paysans. Bientôt ils entendent couler dans la rue de véritables torrents d’eau. Et Don Bosco put terminer son sermon par ces mots triomphants : « Vous voyez, mes frères, comme la Sainte Vierge est bonne ! Aimez-la de tout votre cœur et ayez confiance en Elle. C’est votre mère. Jamais Elle ne vous abandonnera si vous êtes vraiment ses enfants ! »

Le plus beau de l’affaire c’est qu’à la fin de la cérémonie, qui pourtant avait été particulièrement longue, la pluie tombait encore si fort que les fidèles ne purent sortir de l’église. Et il fallut attendre une éclaircie pour rentrer en courant à la maison.

Décidément la Vierge avait fait bonne mesure…