ONU : « Le droit et la responsabilité » des parents
- en matière d’éducation, notamment pour la formation morale et religieuse
ONU : « Le droit et la responsabilité » des parents
en matière d’éducation - Notamment pour la formation morale et religieuse
JUILLET 07, 2021 - HÉLÈNE GINABAT - Zenit
« Les parents ont le droit et la responsabilité de faire en sorte que leurs enfants reçoivent une éducation adéquate et holistique », a fait observer la délégation de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres Organisations internationales à Genève.
La délégation de la Mission permanente est intervenue à la 47ème session du Conseil des droits de l’homme, sur l’article 3 : Rapport du rapporteur spécial sur les droits à l’éducation, à Genève, le 24 juin 2021.
La délégation « se félicite des références faites dans le Rapport au rôle fondamental des parents pour assurer une éducation de qualité à leurs enfants, en particulier en ce qui concerne leur formation morale et religieuse ».
Toutefois, le Saint-Siège met en garde contre la récurrence, dans le Rapport, du « concept de “diversité culturelle“ » qui « ne bénéficie pas encore d’une reconnaissance internationale » et dénonce les conséquences néfastes de « la négligence » et du « sous-financement du système éducatif public ».
Intervention à l’ONU à Genève
Madame la Présidente,
La délégation du Saint-Siège prend note du Rapport du rapporteur spécial sur le droit à l’éducation, qui souligne les fortes dimensions culturelles de ce droit. En effet, l’éducation n’est pas simplement la transmission de connaissances, mais elle implique une relation vivante entre éducateurs et étudiants. A cet égard, le pape François a fait observer qu’« aujourd’hui en particulier, le droit à la culture signifie protéger la sagesse, c’est-à-dire un savoir humain et humanisant » (1)
L’éducation ne doit pas se limiter à l’accumulation de connaissances, qui sont évaluées uniquement sur la base de tests standardisés. Il est regrettable que de nombreux systèmes éducatifs semblent adopter une approche réductrice de la dimension culturelle du droit à l’éducation (2).
De même, la récurrence du concept de « diversité culturelle » dans le Rapport, suscite une certaine préoccupation, notamment en raison de sa complexité et de son ampleur et du fait qu’il ne bénéficie pas encore d’une reconnaissance internationale.
A cet égard, le Saint-Siège se félicite des références faites dans le Rapport au rôle fondamental des parents pour assurer une éducation de qualité à leurs enfants, en particulier en ce qui concerne leur formation morale et religieuse (3).
En effet, les parents ont le droit et la responsabilité de faire en sorte que leurs enfants reçoivent une éducation adéquate et holistique, capable de favoriser le bien-être des enfants dans toutes leurs dimensions humaines, y compris physiques, mentales, morales, spirituelles et sociales. Les parents jouent un rôle central pour veiller à ce que les approches de l’éducation ne soient ni réductrices ni trop généralisées, puisqu’ils sont les premiers à comprendre les besoins particuliers, le contexte et le développement personnel de leurs enfants.
Madame la Présidente, la négligence et le sous-financement du système éducatif public suscite de l’inquiétude parce qu’un système dans lequel l’accessibilité à l’éducation est déterminée par la richesse d’une famille aura des impacts négatifs à long terme sur la société et creusera davantage les inégalités sur le plan socio-économique (4).
En même temps, une standardisation excessive entraîne au risque d’une homogénéisation des systèmes éducatifs, les rendant incapables de s’adapter aux besoins de chaque étudiant. Le Saint-Siège est convaincu qu’un engagement en faveur d’un dialogue sincère parmi les parties prenantes, qui va au-delà de l’approche des Principes d’Abidjan proposés, est nécessaire pour parvenir à une approche solide et holistique de l’éducation.
Certes, « penser à l’éducation, c’est penser aux générations futures et à l’avenir de l’humanité ; c’est donc quelque chose de profondément enraciné dans l’espérance et cela requiert générosité et courage. (…) Aujourd’hui, nous sommes appelés, d’une certaine façon, à renouveler et à réintégrer l’engagement de tous — personnes et institutions — dans l’éducation, pour refaire un nouveau pacte éducatif, parce que ce n’est qu’ainsi que l’éducation pourra changer. (…) On pourra ainsi promouvoir une culture du dialogue, une culture de la rencontre et de la compréhension réciproque, de façon pacifique, respectueuse et tolérante. Une éducation qui rende capable d’identifier et de promouvoir les vraies valeurs humaines dans une perspective interculturelle et interreligieuse. » (5).
Merci, Madame la Présidente.
NOTES
(1) Pape François, Exhortation apostolique post-synodale Christus vivit, aux jeunes et à tout le peuple de Dieu, 25 mars 2019, n. 223.
(2) Rapport du rapporteur spécial sur le droit à l’éducation, A/HRC/47/32, §§ 2, 4.
(3) Cf. ibid, §§ 24, 63, 79(f).
(4) Right to Education Project (RTE): Privatization of Education – Global Trends of Human Rights Impacts, p. 28-29.
(5) Pape François, Discours aux participants au séminaire sur le thème : « Education: The Global Compact », 7 février 2020.