À propos de la tempérance
À propos de la tempérance
(Les idées viennent de l’un ou l’autre livre du Père Timothy Radcliffe, o.p.)
La tempérance est une des quatre vertus cardinales (cf. Thomas d’Aquin). La tempérance est indispensable à la paix et au bonheur d’une vie équilibrée.
La tempérance est une vertu fondamentale car elle touche ce qui concerne au plus près la survie humaine, le désir de nourriture et de boisson et le sexe. Ce sont des désirs qu’il est agréable de satisfaire mais s’ils deviennent excessifs, ils en viennent à menacer notre survie.
La tempérance s’oppose à la violence du désir, lequel peut devenir vorace et destructeur (cf. esclavage).
Le défi du consumérisme est de nous faire désirer toujours davantage, de faire que nous n’en ayons jamais assez, que nous ne soyons jamais rassasiés. On ne peut jamais être satisfait, ou alors pour un tout petit moment.
Cette culture du consumérisme est finalement nuisible ; elle dénoue les liens entre désir et besoins vitaux, de sorte que le désir s’envole et prend ses distances avec ce que nous sommes pour exploser dans un monde d’illusion et d’irréalité.
Le consumérisme peut bien nous chanter la chanson des besoins satisfaits mais, en fin de compte, il est contraire à la réalité du corps.
La tempérance nous remet les pieds sur terre, là où notre corps est chez lui. Elle nous invite à regarder d’un œil critique ce dont nous sommes censés avoir besoin et à demander : « Ai-je vraiment en vie de ceci, et pourquoi faire ? »
Notre défense contre le système est de nous demander sans cesse : « En réalité, à quoi est-ce que cela doit servir ? »
Une société intempérante est nuisible, non seulement pour la vie des individus, mais pour la société humaine et pour la planète.
« Le pain que vous mettez en réserve est le pain de celui qui a faim, le vêtement que vous rangez à l’abri est le vêtement de celui qui est nu, l’argent que vous placez en lieu sûr est la rançon qui peut racheter un pauvre. » (St. Ambroise)
La propriété privée est bonne dans la mesure où elle est au service du bien commun.
L’argent est devenu la raison d’être de tout, le but ultime des efforts humains dont les exigences sont absolues, le symbole universel, le dernier point de référence. Mais nous qui sommes chrétiens devons refuser de nous soumettre ; nous devons demander à quoi sert l’argent.
« Le juste veut la somme d’argent qui convient, tandis que l’avare en veut toujours plus. » (St. Thomas)
« Si vous traitez l’argent comme une fin, il n’y a pas de limites à la quantité que vous voulez en avoir. » (Margaret Atkins)