Fioretti de saint Jean Bosco-30

Un baron bien attrapé !

Fioretti de saint Jean Bosco-30

Fioretti de saint Jean Bosco

  1. Un baron bien attrapé !

Un jour Don Bosco se trouvant en voyage en France fut invité à prendre un repas chez un monsieur riche et noble, enfin pour tout dire chez un baron…

Evidemment on y servit des choses exquises. La vaisselle était magnifique et le service, cuillers, fourchettes et couteaux étaient en pur argent.

Mais vous savez que Don Bosco n’allait pas chez les riches pour son plaisir ! Même au milieu des plus splendides banquets il pensait à ses orphelins. Eux avaient tout juste de quoi manger grâce d’ailleurs à la Bonne Providence qui leur donnait, comme aux oiseaux des champs, leur nourriture quotidienne. Mais cette Providence se servait de Don Bosco pour rapporter à la maison les sommes nécessaires à payer la note du boulanger ou de l’épicier.

Aussi quand le moment fut venu de s’en aller notre saint fut-il très peiné de voir que monsieur le Baron, d’habitude très généreux, ne lui donnait rien.

« Il a dû oublier, se dit Don Bosco ! Je vais lui rappeler gentiment la chose ! »

Il s’approcha alors de la table puis commença à mettre dans sa valise les cuillers et les fourchettes en argent ciselé… Les invités et les dames qui les accompagnaient regardaient avec de grands yeux et étaient plutôt scandalisés. « Comme il est sans gêne ce prêtre de Turin » pensaient-ils tout bas…

Quand Don Bosco eut terminé sa petite opération il se tourna vers le maître de la maison et lui dit en souriant : « Cher Monsieur le Baron, combien peut valoir un service comme celui-là ? »

- Neuf, il vaut 10.000 francs, répondit ce dernier. Mais revendu on en tirerait beaucoup moins. Peut-être 1.000 francs !

- Eh bien ! reprit notre bon saint, plutôt que de le revendre à d’autres c’est à vous que je le laisse. Donnez-moi 1.000 francs pour mes orphelins !

Alors un rire sonore éclata dans toute la salle… Et sur-le-champ le Baron déboursa 1.000 francs qu’il mit dans la main de Don Bosco.

Evidemment le saint vida sa valise et rendit le service dont il aurait été bien embarrassé s’il l’avait emporté chez lui tellement il était luxueux.

Quel joyeux farceur tout de même, ce Don Bosco !