La vie du salésien prêtre.

Être prêtre comme Don Bosco

La vie du salésien prêtre.

La vie du salésien prêtre.

          Dans les semaines à venir, il y aura des ordinations diaconales et sacerdotales. J’aimerais réfléchir un peu sur la vie du salésien prêtre.

          « Le prêtre est l’icône du Christ », disait le Cardinal Godfried Danneels. « Toute la valeur de l’icône vient de la réalité qu’elle représente, de la relation qui l’unit à cette réalité. Nous ne sommes rien non plus en dehors de notre relation au Christ et à Dieu. Une icône est pauvre. Le prêtre est pauvre et toute sa force vient de Dieu lui-même. » Etre prêtre, c’est ressembler au Christ : être « homme de Dieu » et « homme pour les autres » dans une donation totale comme Jésus. En voyant Don Bosco prêtre à l’œuvre, les jeunes de l’Oratoire de Valdocco disaient : « Don Bosco ressemble à Notre Seigneur ». En effet, le prêtre est « un autre Christ ».

          Don Bosco a construit sa sainteté sacerdotale. Il voulut être et fut essentiellement prêtre par l’exemple et la parole, par l’action et la prière. Le prêtre, selon un axiome souvent répété par Don Bosco, est toujours prêtre, et il doit se manifester tel en toutes circonstances. « Combien je suis heureux d’être prêtre ! », disait St. Jean Bosco, et encore : « Le prêtre doit s’occuper du salut des âmes, mais d’abord de la sienne… Un prêtre ne va jamais seul en paradis ou en enfer. »

            Nos Constitutions au n. 45 disent : « Le salésien prêtre ou diacre apporte au travail commun de promotion et d’éducation de la foi la spécificité de son ministère, qui le rend signe du Christ pasteur, particulièrement par la prédication de l’Evangile et l’action sacramentelle. » Les Constitutions demandent aux salésiens prêtres d’être avant tout pleinement prêtres.

            « Rappelons-nous la parole si belle et si pleine de sens que Don Bosco adressait au ministre Ricasoli qui l’avait invité au Palazzo Pitti à Florence le 12 décembre 1866 : « Excellence, sachez que Don Bosco est prêtre à l’autel, prêtre au confessionnal, prêtre au milieu de ses jeunes, et tout comme il est prêtre à Turin, il est aussi prêtre à Florence, prêtre dans la maison du pauvre, prêtre dans le palais du roi et des ministres ». C’est un magnifique témoignage de l’identité personnelle et de l’unité de vie chez Don Bosco. » (Le Projet de vie des Salésiens de Don Bosco. T. 2, p. 169).

          A tous nos confrères prêtres et aux confrères qui recevront l’ordination sacerdotale cette année, je souhaite qu’ils puissent être prêtre à l’image du Christ Bon Pasteur et selon le modèle de Don Bosco. J’aimerais que tous les confrères prêtres pensent, parlent et agissent comme prêtres. Oui, « Un prêtre est toujours prêtre », disait Don Bosco. A quelque forme d’activité qu’il s’adonne, il est toujours le même : l’homme de Dieu. Je crois qu’il est bon et nécessaire que nous prenions conscience de cette réalité : être prêtre, c’est être proche de Jésus et proche de nos frères et sœurs. Dans nos activités, dans nos relations humaines, dans nos paroles, dans notre comportement, dans notre manière de vivre, les autres doivent s’apercevoir ou savoir détecter que nous sommes « prêtres ». En cela, nous sommes les premiers responsables, mais nous devons nous entraider aussi, voire nous protéger.

            J’aimerais encore insister sur un point qui me semble important. Je crois pouvoir dire que nous sommes d’abord prêtre là où nous sommes. Nous avons été affectés dans une œuvre, une école, un centre des jeunes, une maison de formation, une paroisse ou un poste de mission, etc. Eh bien, notre première tâche en tant que prêtre se trouve là. Nous pouvons y faire un beau travail sacerdotal. Nous ne devons pas trop le chercher ailleurs. En tant que salésiens prêtres, nous n’avons pas à courir de tous côtés pour « dire des messes ». Souvent, cela comporte le risque de ne pas nous acquitter de notre tâche sacerdotale comme il se doit dans notre propre maison. Le risque de l’absence et de la dispersion est réel. Evidemment, je ne veux aucunement freiner le zèle apostolique et surtout pas empêcher de « rendre service » là où le bon sens nous invite à le faire. Je veux seulement attirer l’attention sur la présence bienfaisante du prêtre dans nos maisons salésiennes. Nous pouvons y être prêtre de maintes manières au milieu des jeunes. Les jeunes et toute notre communauté éducative et pastorale en ont besoin. C’est un aspect important de l’assistance salésienne.

            Je termine ma réflexion avec les belles paroles de Maman Marguerite, prononcées devant son fils ordonné prêtre : « Te voici prêtre, tu dis la messe, tu es donc plus près du Christ qu’auparavant. Souviens-toi pourtant que commencer à dire la messe signifie commencer à souffrir. A partir d’aujourd’hui, songe seulement au salut des âmes et ne te soucie pas de moi ».

          Je souhaite spécialement aux nouveaux prêtres de nos Provinces de la Région Afrique-Madagascar une forte appartenance au Christ et à la communauté où ils seront au service avec la grâce sacerdotale.

Camiel

Nairobi, le 19 juin 2020, à la fête du Sacré-Cœur de Jésus.