Scrutin Annuel du Voeu de Pauvreté
Scrutinium Paupertatis
Scrutinium paupertatis
CONSTITUTIONS - (72-79)
- Nous connaissons la générosité de notre Seigneur Jésus-Christ : de riche qu’il était, il s’est fait pauvre, afin de nous enrichir par sa pauvreté. Appelés à une vie intensément évangélique, nous choisissons de suivre « le Sauveur qui naquit dans la pauvreté, vécut dans la privation de toutes choses et mourut dépouillé sur la croix ». Comme les apôtres, à l’appel du Seigneur, nous nous libérons de la préoccupation et de la recherche anxieuse des biens terrestres et, confiants dans la Providence du Père, nous nous vouons au service de l’Evangile.
- Don Bosco a vécu la pauvreté comme un détachement du cœur et un service généreux de ses frères, dans un style de vie austère, ingénieux et riche d’initiatives. A son exemple, nous vivons nous aussi dans le détachement de tout bien terrestre1 et, avec un esprit entreprenant, nous participons à la mission de l’Eglise et à son effort pour la justice et la paix, en particulier par l’éducation de ceux qui sont dans le besoin. Le témoignage de notre pauvreté, vécue dans la communion des biens, aide les jeunes à surmonter l’instinct de possession égoïste et les ouvre au sens chrétien du partage.
- Par le vœu de pauvreté, nous nous engageons à ne pas user des biens matériels et à n’en pas disposer sans le consentement de notre supérieur légitime. Chaque confrère conserve la propriété de son patrimoine et la capacité d’acquérir d’autres biens ; mais avant sa profession, il dispose librement de l’usage et de l’usufruit de ses biens et en cède à d’autres l’administration. Avant sa profession perpétuelle, il rédige son testament selon les prescriptions du code civil. Pour exprimer son abandon total à la divine Providence, après une sérieuse réflexion, il peut aussi renoncer définitivement aux biens dont il a conservé la propriété, selon les normes du droit universel et du droit propre.
- Chacun de nous est le premier responsable de sa pauvreté. Il réalise pour cela chaque jour, par un mode de vie réellement pauvre, le détachement qu’il a promis. Il accepte de dépendre de son supérieur et de sa communauté dans l’usage des biens temporels, mais il sait que la permission reçue ne le dispense pas d’être pauvre effectivement et en esprit. Il veille à ne pas céder peu à peu au désir du bien-être et aux commodités, qui constituent une menace directe pour sa fidélité et sa générosité apostolique. Et, quand son état de pauvreté lui apporte gêne et souffrance, il se réjouit de pouvoir participer à la béatitude promise par le Seigneur aux pauvres en esprit.
- A l’exemple des premiers chrétiens, nous mettons en commun nos biens matériels: le fruit de notre travail, les dons que nous recevons et ce que nous percevons comme pension, subsides et assurances. Nous offrons aussi nos talents, nos énergies et nos expériences. Dans la communauté, le bien de chacun devient le bien de tous. Nous partageons fraternellement ce que nous avons avec les communautés de la province et nous sommes solidaires des besoins de toute la Congrégation, de l’Eglise et du monde.
- Chaque communauté est attentive aux conditions du milieu où elle vit et témoigne de sa pauvreté par une vie simple et frugale dans un habitat modeste. A l’exemple et dans l’esprit de notre Fondateur, nous acceptons de posséder les biens nécessaires à notre travail et nous les gérons de telle manière que leur finalité de service apparaisse évidente à tous. Le choix des activités et l’implantation de nos œuvres doivent répondre aux besoins des pauvres; les structures matérielles seront simples et fonctionnelles.
- Le travail assidu et mortifiant est l’une les caractéristiques que nous a laissées Don Bosco; il est aussi une expression concrète de notre pauvreté. Par notre labeur quotidien, nous nous associons aux pauvres qui vivent du fruit de leur peine, et nous témoignons de la valeur humaine et chrétienne du travail.
- L’esprit de pauvreté nous porte à être solidaires des pauvres et à les aimer en Jésus-Christ. C’est pourquoi nous nous efforçons de leur être proches, d’alléger leur misère, en faisant nôtres leurs légitimes aspirations à une société plus humaine.
Reglement - (55-65)
- Chaque salésien pratique la pauvreté de manière personnelle par la sobriété dans le boire et le manger, la simplicité dans l’habillement, l’usage modéré des vacances et des loisirs. Il aménage sa chambre avec simplicité, évitant d’en faire un refuge qui l’éloigne de la communauté et des jeunes. Il veille à ne se laisser enchaîner par aucune habitude contraire à l’esprit de pauvreté. Fidèle à une constante tradition, il s’abstient de fumer ; c’est une forme de tempérance salésienne et de témoignage dans son travail d’éducateur.
- Les confrères ne pourront rien retenir pour eux-mêmes de ce qu’ils auront acquis par leur travail ou reçu pour la Société, mais ils devront mettre tout en commun. Quand ils recevront de l’argent de leur communauté pour les besoins de leur travail ou pour leurs menues dépenses personnelles, ils l’utiliseront de façon responsable et en rendront compte à leur supérieur.
- Nos œuvres ont des finalités de service; elle seront donc ouvertes et disponibles aux nécessités de l’endroit. On s’efforcera de ne pas laisser inutilisés des locaux ou des installations dont le secteur aurait besoin pour des raisons pastorales.
- La nourriture sera conforme aux exigences de la pauvreté religieuse selon les usages de chaque pays. L’aménagement de la maison, le mobilier, les installations seront simples et fonctionnels, et ne donneront jamais une impression de richesse ou de luxe. Cela vaut également pour les églises, dont on sauvegardera néanmoins la dignité qui leur revient.
- Les moyens de transport seront mis au nom de la maison ou de la province ; ils ne seront pas à usage exclusivement personnel, mais à la disposition de la communauté qui les utilisera comme instruments de service et selon des critères de pauvreté.
- Par souci d’économie et en esprit de famille, les travaux et les services de maison seront assurés, dans la mesure du possible, par les confrères. Ils chercheront à en acquérir la pratique, surtout durant la période de leur formation initiale.
Réflexion Communautaire
- a) Dressons la liste de nos "actifs et ressources": locaux, véhicules, équipements, terrains, comptes bancaires, compétences personnelles, etc. b) La liste de nos principales sources de revenus: salaire, allocations, dons / levée de fonds, intentions de masse, c) Liste de nos principales dépenses régulières: électricité, téléphone, véhicules et déplacements, matériel de duplication et informatique, nourriture, vacances et loisirs, assurances, médecine, salaires, maintenance,…
- Notre style de vie correspond-il et contribue-t-il à notre objectif de témoigner de la vie simple de la pauvreté évangélique?
- Le partage de nos biens et leur utilisation au service des autres sont-ils suffisamment visibles pour susciter un sentiment de partage chrétien parmi les jeunes avec lesquels nous travaillons?
- Sommes-nous suffisamment responsables les uns envers les autres? dans notre province? à nos collègues et à nos bienfaiteurs et à nos paroissiens?
- Comment nos ressources, nos économies et nos avoirs peuvent-ils être mieux utilisés dans l'amélioration et l'évangélisation de ceux qui en ont le plus besoin? - les personnes sans éducation, au chômage, sans abri, sans famille, ... Quel pourcentage de nos avoirs financiers passons-nous à des causes nécessiteuses?
- Faisons-nous vraiment confiance à la Providence divine ou limitons-nous nos initiatives à ce que nous sommes sûrs de nous-mêmes?
- Existe-t-il une "option envisageable pour les pauvres et les abandonnés" dans nos activités pastorales ou sommes-nous avant tout au service de ceux-ci?
- "Une forme authentique de pauvreté consiste à passer du temps parmi les jeunes." (Don Ricceri) Avec quelle générosité donnons-nous de notre temps aux jeunes en tant que pasteurs et éducateurs?
- Est-il possible de convenir d'un budget pour nous-mêmes et nos projets?
- Comment pouvons-nous surmonter les problèmes de sécurité pour être plus ouverts et disponibles au publique?
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Réflexion personnelle:
- Est-ce que je fais partie de la "culture de la complaisance / indifférence?"
- Quelle est ma compréhension des causes de la pauvreté?
- Est-ce que je prie pour le cadeau de l'amour des pauvres et de l'engagement pour la justice?
- Est-ce que je crois que les gens à la périphérie de notre société ont quelque chose à m'apprendre?
- Ai-je marché avec les pauvres et les exclus, ou suis-je prêt à marcher avec eux?
- Ai-je de l'amour et de la compassion pour les personnes exclues - les personnes âgées, les handicapés, les sans-abri, les pauvres économiquement, les dérangés, les prisonniers, les enfants à naître - et suis-je ouvert à la compassion de leur part?
- Combien de mes vrais amis font partie de ceux qui vivent sur ou sous le seuil de pauvreté ?
- …
Typiques d'un confrère fidèle au conseil évangélique de la PAUVRETÉ:
Il…
se contente de peu
ne gaspille rien
est reconnaissant pour toutes les petites faveurs qu'il reçoit
estime qu'il reçoit plus qu'il ne mérite
se plaint de rien
travaille dur
affiche un sens constant du service
n'a pas peur de faire les tâches les plus ingrates
a horreur de ce qui sent le luxe et la vanité
est toujours prêt à aider tout le monde
prend grand soin des choses à sa disposition
évite l'extravagance
est frugal dans le confort et les vêtements
est tempéré dans la nourriture et les boissons
est économique sans être avare
est généreux avec son temps
fait avec ce qui est disponible au lieu d'exiger de nouveaux achats
est reconnaissant des petites bénédictions
est heureux