Fioretti # 4 Deux rêves qui tombaient à pic

Fioretti # 4 Deux rêves qui tombaient à pic

Fioretti de saint Jean Bosco

  1. Deux rêves qui tombaient à pic !

 

Par suite des difficultés rencontrées en famille, Don Bosco, sans avoir été réellement ce que l’on nomme une « vocation tardive », fut, au cours de ses études secondaires, nettement plus âgé que ses camarades de cours. Entré en 6e à quinze ans, il n’arriva à la prêtrise que onze ans plus tard, le 5 juin 1841. Monter à l’autel à vingt-six ans était plutôt une exception à cette époque. Peut-être faut-il voir là une des raisons pour lesquelles la Providence le favorisa nettement non seulement en lui accordant une mémoire étonnante mais encore en usant envers lui de moyens pour le moins curieux. Voici deux exemples glanés au cours de ses années de petit séminaire à Chieri.

La veille d’un concours le jeune Jean Bosco est sagement monté au dortoir avec ses camarades. Il est à peine endormi qu’il se trouve assis à son pupitre de classe de 5e. Le professeur est également à son poste et dicte, depuis son bureau, une version latine… Lorsque Jean est en possession du texte complet il se met avec ardeur à le traduire. Chose curieuse, un inconnu, penché sur son épaule, l’aide dans son travail, poussant l’amabilité jusqu’à corriger au passage les fautes qui lui échappent ! Évidemment notre séminariste est enchanté de cette aubaine… Son étonnement est encore plus grand lorsqu’au son de la cloche il se retrouve dans son lit. Après le petit déjeuner il se rend en classe, bien éveillé cette fois. Et voilà que le professeur donne comme sujet de concours la version latine faite pendant la nuit ! En un clin d’œil, et sans l’aide du moindre dictionnaire, l’élève Bosco rédige son devoir, tenant soigneusement compte des corrections suggérées par le charitable inconnu. La composition terminée il porte sa copie au professeur. Celui-ci, surpris d’une telle rapidité, pense qu’il s’agit d’un devoir bâclé et s’apprête à sévir. À sa grande stupéfaction il constate que la copie ne comporte pas la moindre erreur. Et grâce à son rêve de la veille le séminariste Jean Bosco sera proclamé ce jour-là premier de sa classe !

Voici un second fait qui montre à l’évidence que le futur saint était nettement de connivence avec le ciel. Ce matin-là le professeur a donné un devoir à ses élèves. Au bout de quelques minutes le jeune Bosco apporte sa copie. Une fois de plus le maître s’en étonne. Comment faire si rapidement un devoir qu’il juge difficile et sur lequel la majorité de la classe va pâlir pendant plus d’une heure ? Il parcourt le texte avec attention. Il n’y a pas la plus petite faute ! Surpris, il demande à son élève de lui apporter son brouillon. Nouvel étonnement : Jean n’en a pas fait ! Chose encore plus étrange : la veille le professeur avait préparé chez lui un devoir assez long qu’il comptait donner à ses élèves le lendemain matin. Une fois en classe, voyant qu’il n’avait pas le temps de le dicter en entier, il avait supprimé la finale. Or, voilà qu’il trouve sur la copie de Jean Bosco le texte complet du devoir tel qu’il l’avait préparé chez lui ! Comment expliquer cette étonnante coïncidence ? Il le demande à son élève… Ce dernier, tout confus, lui avoue qu’il l’a vu en rêve la nuit précédente et que le texte lui a été dicté en entier ! S’en souvenant parfaitement à son réveil il l’avait transcrit au dortoir avant de venir en classe…