Fioretti de saint Jean Bosco # 25

Une mort comme il en faudrait beaucoup

Fioretti de saint Jean Bosco # 25

Fioretti de saint Jean Bosco

  1. Une mort comme il en faudrait beaucoup

« La mort est la grande réalité de la vie » a-t-on dit, non sans raison. Il y a cependant nombre de gens qui ne pensent jamais à cette échéance inévitable. D’autres par contre y pensent beaucoup et même trop, vivant dans la crainte perpétuelle du jugement de Dieu, comme si leur Créateur n’était pas aussi leur Père et le meilleur des Pères !

Ecoutez comment Don Bosco apprit à une dame angoissée par cette pensée à mourir le plus paisiblement du monde.

Cette personne était une riche marquise romaine, très généreuse pour les œuvres du saint. Or, un jour qu’elle lui faisait parvenir une nouvelle offrande elle ajouta ce véritable S.O.S. « Mon Père, je vous en supplie, venez à mon aide ! Je pense constamment à la mort et cette pensée me fait trembler. Obtenez- moi de la Sainte Vierge la grâce d’être délivrée de mon angoisse et de me préparer avec calme à ce redoutable moment. Si je suis exaucée je vous promets de vous aider encore davantage dans vos œuvres. »

Don Bosco répondit par retour à la bonne marquise : « Madame, la Sainte Vierge vous accordera ce que vous lui demandez. Vous mourrez tranquillement, presque sans vous en apercevoir. Tenez bien votre promesse et Marie Auxiliatrice tiendra la sienne ! » En effet presque aussitôt la noble dame vit ses craintes s’évanouir et une grande paix envahit son âme. Fidèle à sa promesse elle envoya de substantielles offrandes aux œuvres de Don Bosco…

Ce pieux échange dura pendant cinq ans.

Vers la fin de l’année 1871 notre marquise sentit soudain le besoin de purifier à fond son âme. « Il y a longtemps que je n’ai pas fait de confession générale, dit-elle à son époux ; j’ai envie d’en faire une. Qu’en penses-tu ? »

Le marquis, homme très pieux, répondit que c’était une excellente idée et il encouragea sa femme à la réaliser. La marquise commença par faire chez elle une petite retraite, puis elle se rendit à l’église paroissiale où elle se confessa. Le lendemain, qui était le premier jour de l’année, elle alla faire la sainte communion. Elle revint chez elle, radieuse de bonheur.

Tandis qu’on préparait son petit déjeuner, elle alla s’asseoir au salon sur un divan. Au milieu de la pièce, sur un guéridon, se trouvait une somptueuse gerbe de fleurs. Tandis que la marquise en admirait les divers coloris, elle eut l’impression que la pièce s’assombrissait.

- Ouvrez les volets, je vous prie, dit-elle à son domestique. Il fait terriblement sombre.

- Mais Madame, ils sont ouverts, reprit ce dernier.

- Ouverts ! répéta la marquise comme en un songe… mais on n’y voit rien !

A ce moment elle eut un pressentiment. N’était-ce pas la prédiction de Don Bosco qui se réalisait ?

Appelant alors son mari elle lui dit : « Il me semble que je meurs… » La pieuse marquise achevait à peine cette phrase qu’elle expirait, sans agonie et sans la moindre douleur, dans les bras de son époux. Son visage était calme comme si quelque chose de très simple venait de s’accomplir… Ainsi la Vierge Auxiliatrice avait admirablement tenu la promesse faite en son nom par Don Bosco !

Dans la lettre où il fit part au saint de Turin de cette nouvelle le marquis écrivait :

« Je ne pleure pas cette mort comme un malheur qui me serait arrivé à l’improviste. Au contraire je bénis la Sainte Vierge de la grande faveur qu’Elle nous a accordée !»

Y a-t-il en effet plus grande grâce que celle-là ? Une bonne mort…