Quelques idées pour la journée communautaire hebdomadaire
La journée communautaire est un « sabbat salésien ».
Quelques idées pour la journée communautaire hebdomadaire
«L'avenir du charisme salésien dépend d'une solide vie communautaire fraternelle».
(Don Pascual Chavez)
La journée communautaire hebdomadaire fut une proposition particulièrement mise en avant au CG25. Nous aimerions prétendre que chaque jour est le jour de la communauté, mais afin d'accorder l'attention voulue à la construction de la communauté, il est important que nos communautés planifient un moment hebdomadaire dédié à favoriser les relations entre nos confrères.
« Une profonde conviction de vivre et de travailler ensemble » (C49), et « de s'assurer que notre mission est confiée à la communauté et non aux individus » (C44), sont les points de départ de cet effort.
De plus, nous devons « croire en la nécessité de journées communautaires régulières comme la meilleure opportunité pour une formation continue avec réflexion, partage, prière, récréation et repos. (GC25 # 58) ».
Sur ces cinq aspects à atteindre, la récréation et le repos ne posent généralement pas trop de difficulté, et un barbecue par beau temps offre une bonne ambiance. Ce qui reste à organiser est une opportunité de réflexion communautaire, de partage et de prière dans une pause adéquate.
Il est un peu surprenant que, compte tenu de l'insistance sur la journée communautaire depuis vingt ans, le Nouveau ‘Manuel du Directeur’ ne la mentionne que quatre fois en passant (pages 78, 95, 139 et 150) comme l'une des tâches dont le directeur doit prendre soin, avec des références au CG25 # 15.
Cependant, le manuel ne propose aucune suggestion quant à son contenu et à son organisation.
Des apostolats multiples et des emplois du temps surchargés, des grandes différences d'âge, la taille (trop grande ou trop petite) de la communauté, un large éventail d’intérêts, … font qu'il est difficile de trouver un jour, une heure et un programme d'activités appropriés chaque semaine, à « gaspiller » par souci de nos liens fraternels, ou pour encourager la connexion les uns avec les autres.
La journée communautaire est un « sabbat salésien ».
Tant dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau Testament, le sabbat était un jour pour protéger les ‘anawim’ des pressions incessantes des travaux quotidiens, et pour offrir un moment de grande écoute avec le Seigneur et les uns avec les autres.
Loin d'être un événement de plus pour surcharger notre emploi du temps chargé, le ‘sabbat salésien’ est censé être un moment de repos, que nous devrions anticiper avec joie, de la même manière que l'homme et la femme qui travaillent, attendent avec impatience le week-end, et le chrétien le culte du dimanche. Un tel événement ne peut pas être simplement inséré dans notre emploi du temps, mais doit être mis à l'honneur.
Parce que dans la plupart de nos communautés, il y a beaucoup d’apostolats à gérer, chacun avec son propre calendrier, il n'est jamais facile de planifier un calendrier hebdomadaire / mensuel / annuel, et fixer en priorité les moments communautaires. Même les journées de récollection obligées et les réunions communautaires sont parfois négligées. Par conséquence, depuis le CG25, ces journées communautaires ont été encouragées comme un supplément important/bienfaisant.
Chaque membre de la communauté se doit de programmer à l'avance, de sorte que ses engagements n'entrent pas en conflit avec d'autres événements et responsabilités qui priveraient la communauté de sa présence. Cela peut même signifier devoir rémunérer quelqu'un pour s'occuper de la supervision des élèves dans une école pendant cette période, tout comme des parents paient parfois une baby-sitter pour s'occuper de leurs enfants pendant qu'ils sortent le soir !
Coopérer pour réaliser un tel moment communautaire est le premier test de notre sincérité pour renouveler notre « style de vie évangélique radical et notre mission apostolique » !
« La première mission d'une communauté salésienne est de construire la communauté et de témoigner de la communion fraternelle. » (Don Pascual Chavez)
Une obligation sérieuse de participer !
Cela signifie qu'une fois le jour et l’heure hebdomadaires ont été convenus, chaque membre de la communauté s'engage à être présent pour ce moment sacré, et s'assure de ne jamais planifier ni entreprendre aucune autre activité, aussi louable et pastorale qu'elle soit, pendant ce moment communautaire.
Qui est responsable de l’organisation de ce « moment sacré » ?
Le directeur est celui qui est responsable de veiller à ce que cela se produise, mais il peut déléguer l’organisation du programme de chaque semaine à chaque membre de la communauté à tour de rôle.
Combien de temps ce « moment » doit-il durer ?
Une demi-journée maximum, mais au moins 2h30 minimum.
De quoi doit-il être composé ?
Un ensemble des aspects suivants : réflexion, partage, prière, loisirs et détente ensemble.
Cela pourrait donc inclure diverses options :
- une discussion sur un sujet d'actualité (sociale ou ecclésiale).
- une lectio divina, ou l'un des temps de prière de l'Office (louanges, prière de midi, vêpres, complies) ou le chapelet, le chemin de lumière ou de croix, ou autre dévotion…
(S'il n'y a pas d'autre jour de la semaine où tous les confrères peuvent se joindre à la célébration eucharistique, alors la messe pourrait faire partie du programme).
- Un repas ou au moins une collation / cocktail avec quelques friandises et mets. Cela doit être « festif », pour que les membres attendent avec impatience cette célébration de leur fraternité.
- Un jeu [cartes, billard, pétanque, volley, ping-pong], ou une vidéo (pas trop longue) …
- Diverses activités pourraient également faire partie du programme: répétition de chant [c’est l’occasion d’apprendre de nouveaux hymnes]; un peu de jardinage; partage de talents - comme des tours de magie, un morceau de musique, une histoire ou une blague, chaque membre contribuant à une pièce préparé; un diaporama de photos collectées auprès de chaque membre partageant sa famille, ses origines et sa jeunesse; si un confrère a une expertise comme l'informatique, il pourrait animer une session partageant les derniers conseils informatiques, etc…
Une sortie plus longue à un spectacle, une visite d'un lieu d'intérêt, une randonnée, un pique-nique, … pourrait être une alternative, 2-3 fois par an - surtout les jours fériés où souvent il ne se passe rien de très significatif.
Le facteur le plus important de la communauté est que tous les membres de la communauté soient présents et contribuent à rendre le moment agréable, et quelque chose de désirable chaque semaine. Et ce n'est pas le moment de s'occuper des affaires sérieuses qui sont sujets des réunions habituelles de la communauté et du conseil pour planifier et organiser les apostolats, les finances, la logistique, les programmes, les problèmes du personnel, etc. L'occasion peut être saisie pour faire quelques brèves annonces, mais pas de préoccupations de nos « affaires » habituelles !
C'est simplement pour construire une communauté en se reposant et en partageant ensemble.
Il est fortement recommandé que les téléphones portables et autres gadgets soient interdits tout au long de ce moment communautaire ‘sacré’ !