Les talents et exploits d'un missionaire au 19ieme siecle
La carte du Kilimandjaro de Mgr Le Roy en 1892
La carte du Kilimandjaro de Mgr Le Roy en 1892
Le Musée des Confluences de Lyon présente l'exposition “Regards missionnaires” jusqu’au 8 mai 2022. Parmi des centaines d’objets du bout du monde, datant du XIXe siècle et rapportés par des missionnaires aventuriers, se trouve la cartographie du Kilimandjaro de Mgr Alexandre Le Roy, missionnaire en Tanzanie.
Imaginez que cette carte du Kilimanjaro, le plus haut sommet d’Afrique, extrêmement précise et détaillée date de 1892 ! Et qu’avec les outils de calculs d’aujourd’hui, il a été confirmé qu’elle était tout à fait conforme à la réalité géographique, à quelques mètres près. On doit cette cartographie du Kilimanjaro à un missionnaire spiritain français, Mgr Alexandre Le Roy, premier Français à gravir ces montagnes africaines, situées au Nord-est de la Tanzanie, pays où il est envoyé en mission dans les années 1880.
Carte du Kilimandjaro, d’après le dessin d’Alexandre Le Roy, Les Missions Catholiques, 1892
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Homme de foi mais aussi de science, Alexandre Le Roy (1854-1938) est un érudit en géographie, cartographie, botanique, zoologie, ethnologie, lettre et dessin. Durant ses missions en Tanzanie puis au Gabon à partir de 1890, il va découvrir le commerce d’esclaves au sein du monde arabo-swahili et les caravanes de marchandises se dirigeant vers l’île de Zanzibar. Il apprend le swahili, observe la faune, la flore et les modes de vie qu’il consigne, de manière admirable, sous forme de dessins et de croquis. Outre l’importance scientifique de ses écrits, sa plume et son trait offrent de magnifiques gravures et témoignages de la vie sur place au XIXe siècle.
Oiseaux du Tana, Zanguebar anglais, d’après les dessins d’Alexandre Le Roy. - a voir sur le lien pdf!
Devenu populaire par ses conférences et membre de plusieurs sociétés savantes comme la Société de Géographie, Mgr Alexandre Le Roy va s’appuyer sur son expérience pour encourager tous les missionnaires à parler les langues locales, à traduire les catéchismes et à découvrir les cultures et autres religions. « Missionnaire de la patrie, missionnaire de la civilisation, le missionnaire catholique peut aussi être le missionnaire de la science. Il le peut, et dans une certaine mesure, il le doit », écrira-t-il ainsi en 1906 dans un article fondateur lors du lancement de la revue Anthropos, journal sur l’anthropologie et la linguistique.
- Bérengère de Portzamparc - Publié le 28/06/21 sur Aleteia