SAFCAM Communiqué #41 Francais
27-02-2021
SAFCAM Communiqué #41 27/02/2021
Chers abonnés,
Au niveau international, les médias parlent ces derniers jours du meurtre en RDC de l’ambassadeur italien Luca Attanasio, de son garde-corps, Vittorio Iacovacci et du chauffeur congolais Mustapha Milambo. Nous évoquons cela aussi sur notre site web en nous référant à ce qui a été publié sur ZENIT. Avec des assassinats pareils, c’est comme le monde « se réveille » de nouveau un peu. Il est vrai que c’est écœurant d’apprendre cela. Mais, il est vrai également que ce n’est pas la première fois que l’on parle de la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo, spécialement dans la région du Kivu. « On en parle » et voilà, nous aussi, « nous en parlons ». Le monde sait très bien qu’il y a toutes sortes de groupes armés qui sillonnent le territoire congolais parce qu’il y a des richesses à ramasser. Dans diverses régions, les groupes armés recrutent leurs combattants parmi les jeunes de l’intérieur, qui vivent dans la misère et n’ont aucune perspective d’avenir. (P. G., ANS) Beaucoup de pays veulent un morceau du « gâteau », c’est-à-dire de ce qui se trouve dans le sous-sol de la RDC : il s’agit en fait d’un « pillage » pour lequel tous les moyens semblent être justifiés. A part les personnes tuées, mentionnées ci-dessus, combien d’hommes, de femmes, de jeunes et d’enfants n’ont pas été victimes des violences perpétrées dans cette région ? Et cela pendant des décennies ! La population congolaise souffre depuis beaucoup d’années ! Oui, c’est connu et « on en parle ». Mais la vraie question est certainement celle-ci : qu’est-ce que nous faisons pour remédier à cela ? Certes, il y a des initiatives de personnes, de communautés, d’instituts et d’organisations qui s’engagent pour un changement de cette tragédie. Ils le font au risque de leur vie ; il faut les encourager tout de même. Ainsi, comme bien exprimé par notre confrère, Piero Gavioli, « à leur modeste niveau, les Salésiens de Goma, Bukavu, Uvira accueillent dans leurs écoles professionnelles des jeunes vulnérables qui pourraient être attirés par des groupes armés. Nous leur offrons un emploi et une perspective d’avenir. C’est notre contribution à la construction de la paix dans l’est du Congo. » (P. G., ANS du 26 février 2021 – lecture recommandée !). Mais, est-ce que le « monde », les « pays concernés » et les « entreprises ou organismes », impliqués dans ce « désordre consciemment maintenu », VEULENT vraiment un revirement de la situation ? Il en va de la dignité des personnes humaines : trop d’êtres humains ont été massacrés, mutilés et traumatisés. Au Nord et au Sud Kivu, des centaines de personnes sont tuées chaque année par des groupes armés. La pacification de l’Est du Congo viendra quand il y aura des conditions de vie et de développement pour tous (P.G., ANS). Pouvons-nous espérer qu’au-delà des « paroles » et des « discours », le temps viendra où l’on choisit - par des actes concrets - pour la VIE et non pas pour la MORT, pour la BENEDICTION et non pas pour la MALEDICTION, pour le BONHEUR et non pas pour le MALHEUR ? (cf. première lecture de jeudi après mercredi des cendres : Dt 30,15-20). En fait, il s’agit d’obéir et de garder les commandements de Dieu : amour de Dieu et amour du prochain… Espérons encore !
A voir également sur le site Web de la SAFCAM, l'histoire de Lea Sharibu - l'une des filles de Chibok au Nigeria. Il y a deux jours, 317 autres adolescentes ont été enlevées au Nigéria par Boko Haram. Quand est-ce que ces actions barbares seront-elles jamais vaincues!?
Malgré toutes ces mauvaises nouvelles, nous restons animés par l’espoir !
L'espoir a surtout été le cousin pauvre parmi les vertus théologales.
Charles Péguy a une belle image à cet égard. Il a décrit les trois vertus théologales – la foi, l’espérance et la charité / l’amour - comme trois sœurs: deux grandes sœurs et une petite. Elles marchent ensemble le long du chemin en se tenant la main - les deux plus âgés sur le côté et la petite fille au centre. La petite fille est évidemment l’espoir. Tous ceux qui les observent s'imaginent que ce sont les deux grands qui traînent la petite au milieu vers l’avant!
Ils se trompent! C'est la petite fille qui entraîne les deux plus grandes sœurs, car si l'espoir s'arrête, tout s'arrête. Nous devons tous devenir « partenaires de l'enfant-espoir », comme dit Péguy.
Cela implique que nous permettons à Dieu de nous ‘duper’, ou même de nous « tromper » sur cette terre aussi souvent qu'il le souhaite. Plus que cela, cela signifie être heureux au plus profond de quelque recoin de notre cœur que Dieu ne nous a pas exaucés, car, de cette manière, Il nous a permis de placer une autre preuve de notre espérance, de faire encore un autre acte d’espérance, qui deviens un défi de plus en plus difficile à relever à chaque fois. Il nous a accordé une grâce bien plus grande que celle que nous demandions : la grâce de continuer à espérer en Lui. Et il a toute l'éternité pour nous laisser lui « excuser » son retard !
- Charles Péguy (1873-1914), poète et mystique catholique, est mort le 5 septembre 1914, tué d'une balle dans la tête, à la veille de la première bataille de la Marne (France) pendant la Première Guerre mondiale.
Bonne marche vers Pâques à tous !
Camiel et François