Fioretti de saint Jean Bosco # 37
“Aie ! Je suis mort ! ”
Fioretti de saint Jean Bosco
- “Aie ! Je suis mort ! ”
Don Bosco était souvent appelé la nuit pour administrer des malades ou pour leur donner la bénédiction de Notre-Dame Auxiliatrice avec laquelle il obtenait de nombreuses guérisons. Mais le Valdocco était un quartier peu habité et surtout fort mal famé. Voilà pourquoi il était dangereux de s’y aventurer après la tombée de la nuit.
Un soir que notre saint rentrait seul, voilà que des pas retentissent derrière lui. Il se retourne et que voit-il ? Un homme, armé d’un gros gourdin et qui cherchait à le rattraper. Heureusement Don Bosco avait encore de bonnes jambes. Sans hésiter il s’élance dans la direction de l’Oratoire qui était tout proche. Mais voilà que débouche d’une ruelle un groupe d’individus cherchant à lui barrer la route ! Notre saint s’arrête pile, se retourne brusquement, puis d’un violent coup de coude dans l’estomac envoie à terre l’homme au gourdin ! Gomme quoi cela sert d’être sportif, même quand on est un saint !
Le pauvre type, étendu à terre, se met à hurler en se tenant le ventre : « Aïe ! Aïe ! Je suis mort… » Mais voilà que les autres sortent à leur tour des matraques et se jettent sur Don Bosco ! Cette fois, la partie est trop inégale… Le saint se voit perdu ! Mais non, car le Grigio arrive en bondissant, venu d’on ne sait où. Se plaçant près de son maître, il se met à aboyer si formidablement, montrant ses crocs et hérissant son poil, que les bandits tremblent de tous leurs membres. L’un après l’autre ils décampent sans tambour ni trompette tandis que le dernier se relève et disparaît dans l’ombre sans demander son reste.
Une fois de plus le Grigio avait sauvé son ami !
Un autre soir ce furent deux individus qui, près du Valdocco encore, se précipitèrent sur le saint. L’un d’eux lui jette un manteau sur la tête pour l’aveugler tandis que son compagnon lui applique une main sur la bouche afin de l’empêcher de crier. La situation est sérieuse ! Notre pauvre abbé étouffe et se sent perdu. Soudain un aboiement terrible, semblable au hurlement d’un ours, dira plus tard Don Bosco, retentit dans la nuit. C’est le Grigio qui arrive ! A sa vue l’homme qui tenait le manteau se sauve à toutes jambes… Notre saint, délivré de son bandeau, voit alors, couché à terre, son second agresseur.
Etendu sur le pavé il a le museau du Grigio sur la gorge,
- « Don Bosco, hurle notre homme, appelez votre chien ! Il va me mordre !
- Je le rappellerai si vous me laissez moi-même tranquille.
- Oui, oui… Allez où vous voudrez ! Mais rappelez vite votre chien !
- Grigio, viens ici, commande alors Don Bosco.
Aussitôt le brave molosse vint près de lui et le bandit en profita pour disparaître.
Don Bosco avait tout de même eu chaud ! Aussi alla-t-il à l’hôpital du Cottolengo, tout proche, prendre un petit cordial. Après quoi, le brave Grigio, qui ne l’avait pas quitté, lui emboîta le pas jusqu’à l’Oratoire. Et comme pour être bien sûr que son ami dormirait tranquille, il l’accompagna ce soir-là jusqu’au pied de l’escalier conduisant à sa chambre.