ORIGINE DE LA FÊTE DE NOËL
LE CHOIX DU 25 DÉCEMBRE
ORIGINE DE LA FÊTE DE NOËL
AU TEMPS DE L'EMPIRE ROMAIN.
L'empire Romain avait l'habitude de célébrer l'anniversaire de la naissance de ses chefs (voir dans l'Evangile de St Matthieu 14, v.6) et des personnages importants même après leur mort. Le jour de cette célébration ne coïncidait pas toujours avec la date exacte de leur naissance. Ainsi célébrait-on l'anniversaire de Platon le jour de la fête d'Apollon.
Les premiers chrétiens qui attribuaient au Christ non seulement le titre (Kurios) mais les autres honneurs que rendaient les païens à leurs "divins" empereurs, se sentirent naturellement enclins à honorer la naissance du Sauveur. Dans la plupart des régions, la commémoration de la naissance du Christ se faisait le jour d'une des plus anciennes fêtes annuelles, celle de l'Epiphanie, le 6 Janvier.
Peu après la fin de la dernière persécution, aux environs de l'an 330, l'Eglise de Rome fixa définitivement la célébration de la naissance du Christ au 25 Décembre. Pendant un certain temps, de nombreuses Eglises orientales conservèrent d'autres dates. Mais vers la fin du IVème siècle, la coutume romaine était universellement admise.
LE CHOIX DE CETTE DATE
Le choix de cette date n'était motivé par aucun document ecclésial officiel. D'où une quantité d'explications destinées à justifier la célébration de la naissance du Seigneur ce jour-là. Certains des premiers Pères de l’Eglise et quelques écrivains affirmaient que le 25 Décembre était la date exacte de la naissance du Christ. Les autorités romaines, disaient-ils, avaient pu établir ce fait grâce au recensement pratiqué à l'époque du Sauveur. Saint Jean Chrysostome soutint cette opinion et s'en servit pour introduire dans l'Eglise orientale la date choisie par Rome. Pourtant, il se trompait. En effet, personne à Rome n'avait jamais prétendu qu'on y possédât au IVème siècle, le recensement de Quirinus, et encore moins que la naissance du Christ fût mentionnée sur ces listes ! On avait même reconnu à Rome que la date réelle de la naissance du Christ était incertaine et que les traditions à cet égard variaient suivant les régions.
UNE AUTRE EXPLICATION DE CARACTÈRE THÉOLOGICO-SYMBOLIQUE
Puisque la Bible appelle le Messie le "Soleil de Justice" (Malachie 3,20) on prétendit que sa naissance devait coïncider avec le début d'un nouveau cycle solaire, c'est-à-dire avec le soleil d'hiver. On chercha confirmation de cette opinion dans la Bible par le calcul suivant : On comptait six mois à partir de l'annonce de la naissance de Saint Jean le Baptiste (hypothétiquement fixée au 24 septembre) et cela conduisait au 25 Mars, le jour de l'Incarnation. Neuf mois après, le 25 Décembre devait donc être le jour de naissance du Seigneur. Cette explication pour séduisante qu'elle fût, était fondée sur trop de suppositions incontrôlables et manquait de bases historiques.
LE CHOIX DU 25 DÉCEMBRE
Restait alors l'explication suivante : la plus vraisemblable et adoptée par un grand nombre de savants. Le choix du 25 Décembre, fut influencé par le fait que depuis le règne de l'empereur Aurélien (275), les romains célébraient ce jour-là, la fête du "Dieu-Soleil" (sol invictus : soleil invincible). On appelait le 15 Décembre : "l'anniversaire du soleil" et de grandes célébrations païennes du culte de Mithra avaient lieu dans tout l'empire. Quoi de plus naturel, dans ces conditions, que le choix de ce même jour par les chrétiens pour la célébration de la naissance de Celui qui était la "Lumière du Monde" et le véritable "Soleil de Justice".
Les papes semblent avoir choisi le 25 Décembre précisément pour inciter le peuple à se détourner de l'idolâtrie d'un soleil matériel pour adorer le Christ, notre Seigneur.
On a dit parfois que la Nativité n'est qu'une fête païenne christianisée. Cependant les chrétiens des premiers siècles étaient parfaitement conscients de la différence entre les deux fêtes qui se célébraient le même jour : l'une païenne l’autre chrétienne. Le fait de la coïncidence de leurs dates, même si elle était voulue, ne rendait pas identiques les deux célébrations.
NOËL, FÊTE DE LA NATIVITÉ.
La Nativité devint bientôt une fête d'une telle importance que, dès le Vème siècle, elle marque le début de l'année liturgique. Après le Xème siècle cependant la période de l'Avent fut incluse dans le cycle de Noël. Ainsi, l'année liturgique commença le premier dimanche de l'Avent.
En 425, l'empereur Théodose supprima les jeux cruels du cirque, le jour de Noël, et l'empereur Justinien en 529, interdit tout travail déclarant Noël, jour férié. En 506, le concile d'Adge invita tous les chrétiens à communier ce jour-là. En 567, le Concile de Trente proclama que les douze jours reliant Noël à l'Epiphanie étaient une période sainte et institua le devoir du jeûne pendant l'Avent, pour préparer la fête. En 563, le Concile de Braga interdit de jeûner le jour de Noël.
Ainsi tout fut fait pour que l'on célèbre dans l'allégresse, la Nativité du Seigneur, non seulement dans la maison de Dieu, mais aussi dans les cœurs et foyers des fidèles.