Saint Dominique Savio

Un jeune devenu saint

Saint Dominique Savio

À l’occasion de la fête de saint Dominique SAVIO

« Gaudete et exsultate » : l’appel à la sainteté dans le monde actuel, est la troisième exhortation apostolique du pape François.

« Pour être saint, il n’est pas nécessaire d’être évêque, prêtre, religieuse ou religieux. Bien des fois, nous sommes tentés de penser que la sainteté n’est réservée qu’à ceux qui ont la possibilité de prendre de la distance par rapport aux occupations ordinaires, afin de consacrer beaucoup de temps à la prière. Il n’en est pas ainsi. Nous sommes tous appelés à être des saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve. Es-tu une consacrée ou un consacré ? Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ? Sois saint en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. As-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels. » (Gaudete et Exsultate, n. 14).

Voilà une parole simple et claire de la part du Pape François ! Je voudrais centrer la réflexion sur le cheminement de la sainteté en regardant la vie de DOMINIQUE SAVIO. Le CG23, la première lettre du Père Pascual Chávez, neuvième successeur de Don Bosco, et le n. 31 de Mbegu (dossier jeunes) m’aident à vous présenter les pensées suivantes, utiles aux jeunes et à nous-mêmes, puisque « notre sainteté est une sainteté pour les jeunes et avec les jeunes ; parce que dans la recherche de la sainteté aussi, les jeunes et les salésiens marchent ensemble : ou nous nous sanctifions avec eux, en cheminant et en apprenant avec eux, ou bien nous ne serons jamais saints. » (ACG, n. 379, p. 22-23).

Nous sommes tous appelés à « un haut degré de la vie chrétienne ordinaire » nous rappelait le saint Pape Jean-Paul II. Lors des Journées Mondiales de la Jeunesse à Paris en 1997, le même Pape disait aux jeunes « Soyez saints ! » En effet, en regardant la vie de Dominique Savio, nous remarquons que la sainteté est possible dans le quotidien, dans la vie ordinaire de chaque jour, sur les lieux où nous sommes, dans la situation dans laquelle nous nous trouvons. Un jour, à l’occasion de la fête patronale de Don Bosco, Dominique avait écrit sur un petit billet son cadeau désiré : « Aidez-moi à devenir saint ». La sainteté proposée par Don Bosco est simple et j’aimerais vous la présenter en six points.

  1. La sainteté se trouve dans le quotidien, dans la réalité pratique de chaque jour.

La vie quotidienne est le lieu où se reconnaît la présence de Dieu et où se découvre son inlassable activité. L’expérience salésienne comporte cette intuition, joyeuse et fondamentale à la fois : il n’est pas nécessaire de se détacher de la vie ordinaire pour chercher le Seigneur. Tout n’est pas Dieu, mais tout peut nous parler de Dieu : la beauté de la nature, les merveilles de la technique, l’amour de nos parents, l’amitié entre jeunes, l’engagement et le courage des jeunes au sein d’un mouvement de jeunesse, les études et notre travail… Don Bosco disait : « Bien faire ce que nous devons faire chaque jour, cela suffit pour être saint ! » Il ne faut donc pas le chercher très loin ; c’est au jour le jour que la sainteté devient possible.

  1. La sainteté est une disposition d’espérance imprégnée de joie.

Pour les jeunes dans une maison salésienne, la sainteté consiste à être toujours joyeux. Don Bosco et Dominique Savio nous l’apprennent ! Pour Don Bosco, il s’agit d’une joie constante, véritable et profonde dans le sens de voir la vie comme une fête et la foi comme un bonheur. La vraie joie ne se trouve pas dans un plaisir bon marché, mais plutôt dans le don de soi ! La vraie joie se trouve dans la bonté, dans l’amour, dans la charité, dans le sacrifice, dans l’effort qui fait grandir l’homme.

  1. La sainteté, c’est une amitié forte et personnelle avec Jésus le Christ.

Dans la vie des jeunes, la camaraderie et l’amitié sont des valeurs importantes. En plus, nous pouvons faire l’expérience d’une amitié avec Jésus ou du moins, nous pouvons grandir dans cette expérience d’amitié. C’est ainsi que Jésus peut devenir l’ami suprême dans notre vie. Mais pour en arriver là, il faut connaître Jésus, il faut pouvoir écouter son message, il faut le rencontrer, rester un peu avec lui. Petit à petit, nous pouvons être saisis par lui et nous pourrons l’aimer davantage et avoir le désir de le suivre dans notre vie chrétienne. Nous serons même entraînés à nous engager à cause de lui. Oui, arrivés à une relation d’étroite amitié avec Jésus, qui dépasse la simple admiration ou la sympathie, nous arrivons à approfondir la connaissance et l’adhésion à la personne du Christ et nous parvenons à nous ouvrir à la radicalité évangélique et à répondre avec un engagement généreux.

Pour atteindre cette relation amicale avec Jésus, il faut la prière personnelle, centrée sur l’écoute de la Parole, et il est nécessaire de se laisser transformer par les sacrements de la réconciliation et de l’Eucharistie. Dominique Savio était saint parce qu’il était proche du Christ !

  1. La sainteté se vit par un sentiment d’appartenance à l’Eglise, toujours plus responsable et courageux.

Les jeunes aiment être ensemble et spécialement les jeunes des maisons salésiennes éprouvent un grand besoin de rester ensemble, de faire communauté et de devenir signe efficace de l’Eglise qu’on veut bâtir ensemble. S’ils aiment être et rester ensemble, c’est certainement aussi parce qu’ils ont quelque chose en commun, plus encore : ils ont « quelqu’un » en commun. Celui qui nous rassemble, c’est bien cet ami commun : le Christ, notre unique Sauveur. C’est lui qui nous rassemble dans la communion. Souvent l’Eglise ou la Congrégation nous lancent un appel à être des « bâtisseurs » de la communion, car notre monde a besoin de plus de fraternité et de paix. Mais pour en arriver là, cela suppose de travailler pour la liberté, la vérité, la justice et l’amour. Et puis, il faut commencer par soi-même : la communion doit se construire avant tout dans son propre cœur et dans sa propre vie. Et encore : à partir d’une profonde et authentique amitié avec le Christ, il sera plus facile de bâtir la communion et d’en témoigner dans chaque milieu et chaque lieu de vie.

  1. La sainteté est un engagement concret et actif pour le bien.

Les jeunes peuvent être des apôtres auprès de leurs amis, auprès des jeunes de leur âge. L’histoire des jeunes à l’Oratoire, du vivant de Don Bosco, est pleine de cet apprentissage de la vie chrétienne : être au service des autres d’une manière ordinaire et parfois sous des formes extraordinaires. L’engagement à l’école, à la paroisse, dans un mouvement de jeunesse, nos simples services ou tâches sont des lieux où nous faisons déjà l’expérience d’un cheminement   vers la sainteté personnelle. La sainteté n’est pas une affaire de bons discours, mais c’est une question de « faire quelque chose de bien » et d’ « être quelqu’un » au milieu de nos frères. Il s’agit ici d’acquérir cette capacité de se faire proche, d’être solidaire de ceux qui souffrent et d’arriver au partage fraternel.

  1. La sainteté, c’est aussi compter sur la présence maternelle de Marie.

Nous comprenons tous l’importance de la place d’une maman dans un foyer familial. Marie, la mère de Jésus, a aussi une place de choix chez nous. Elle vient en aide au cours du cheminement des jeunes qui passent par la phase difficile de changement et de croissance pour devenir des personnes adultes. Nous pouvons facilement faire appel à Marie parce qu’elle exerce une force éducatrice exceptionnelle auprès des enfants de Dieu et des disciples du Seigneur Jésus : là où est la mère de Jésus, les disciples deviennent croyants (cf. sa présence à Cana) et réussissent à être fidèles (cf. sa présence au pied de la Croix). Tournons donc les yeux vers Marie, Mère de l’Eglise et de la Famille salésienne : apprenons avec Marie et de Marie à contempler Jésus, le Christ, notre ami et frère.

Dominique Savio est saint parce qu’il était proche de Jésus ! Il est devenu saint à travers la réalité de la vie quotidienne, en vivant dans l’espérance et la joie, en ayant une amitié forte avec Jésus, en appartenant à la communauté chrétienne, en s’engageant pour les autres et en ayant une grande confiance en Marie Auxiliatrice. Dans une maison de Don Bosco, il est donc possible de devenir « saint ».

Camiel Swertvagher, sdb.